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Libération

«Erika»: soigner le fioul par le fioul

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Le retraitement des déchets, selon un procédé original, devrait enfin commencer.
publié le 10 février 2001 à 22h49

Nantes correspondance

A quelques tonnes près, ce sont 267 000 tonnes de résidus provenant des plages souil lées par l'Erika qui vont bientôt être retraitées par le groupe TotalFinaElf. Le pétrolier avait fait naufrage en décembre 1999, déversant sa cargaison sur les côtes françaises. Les premiers essais sont prévus vers le 25 février. Si tout va bien, l'opération de retraitement pour rait démarrer en mars.

Magma. Le procédé choisi n'avait jamais été mis en oeuvre pour un tel mélange, du fioul lourd mêlé de sable et de boue. Il soigne le mal par le mal: pour liquéfier le fioul lourd, qui ne représente qu'un dixième du magma composite, l'ensemble sera d'abord lavé par 20 000 tonnes de fioul domestique. L'émulsion produite ­ eau de mer, fioul domes tique et fioul lourd ­ sera redistillée par la raffinerie. Ensuite, le magma sera lavé à grande eau, ce qui permettra de récupérer le sable et les graviers. L'eau pétrolée sera traitée avant d'être rejetée dans la Loire. S'il recèle moins de 2,5 gram mes d'hydrocarbures par kilo, le sable pourra être réutilisé dans des gros chantiers des environs. La société Brézillon, qui sous-traite les opérations, aimerait commer cialiser ce sable peu pollué à 50 francs la tonne. Mais il n'est pas certain que l'on puisse vendre du sable extrait du domaine public maritime. Enfin, quelque 15 000 tonnes de macrodéchets (combinaisons et seaux maculés, oiseaux morts, bouts de bois, pneus...) seront détruites par pyrolyse à 680 °C. Reste à savoir comment