«Le soulagement», la satisfaction d'«être comme tout le monde», «l'impression d'exister, enfin». Voilà comment d'anciens sans-papiers racontent leur régularisation, dans un rapport présenté hier au ministère de l'Emploi et de la Solidarité. Ce bilan «nuancé mais plutôt positif» selon le ministère, rédigé par François Brun, du Centre d'études de l'emploi, et Smaïn Laacher, chercheur à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, est la première enquête qualitative sur les régularisés, trois ans après la circulaire Chevènement de juin 1997.
Les immigrés qui se sont fait régulariser «ne sont pas les plus démunis en ressources matérielles et psychologiques», notent les auteurs. On est loin de l'image de la misère du monde: ces anciens sans-papiers sont arrivés jeunes, après avoir été, le plus souvent, scolarisés plus de six ans dans leur pays. Dans 56 % des cas, ils ont bénéficié de la solidarité de leur famille, installée en France.
Pour les personnes interrogées, le bénéfice de la régularisation est surtout d'ordre psychologique. Ainsi, beaucoup d'anciens sans-papiers citent le fait de pouvoir circuler sans crainte. Un certain nombre évoquent également les avantages retirés en matière de travail et de logement. Ainsi, la situation professionnelle de 40 % des étrangers s'est améliorée après leur régularisation. La proportion de régularisés gagnant moins de 4 000 F (610 euros) par mois passe de 44 % à 14 %.
Les auteurs du rapport ont toutefois relevé des points noirs, citant la