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Libération

Saint-Bernard: avec fermeté, sans coeur.

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Les associations dénoncent l'expulsion de dimanche.
publié le 10 février 2001 à 22h46

Est-ce un durcissement du gouvernement à l'égard des sans-papiers? Après la tentative symbolique ­ et ratée ­ de faire un «Saint- Bernard bis» pour réclamer de nouvelles régularisations, Daniel Vaillant a, en tout cas, choisi la fermeté. Pour l'exemple? Dimanche 4 février vers 21 heures, les sans-papiers qui occupaient depuis le matin l'église Saint-Bernard, dans le XVIIIe, haut lieu de la lutte de l'été 1996, ont été évacués (Libération du 5 février). Dans le calme, et par un gouvernement de gauche. Au total, 91 personnes ont été interpellées et conduites au commissariat. Un militant témoigne: «On nous a demandé: "Y a-t-il des sans-papiers?" Dix-sept d'entre nous ont levé la main», dont une fausse sans-papiers, restée par solidarité. D'autres clandestins, en délicatesse avec l'administration, ne se sont pas fait connaître. Ils ont été relâchés.

Action unitaire. Cette nuit-là, treize sans-papiers sont maintenus en garde à vue. Trois d'entre eux, dont deux parents d'enfants français, et donc non expulsables, seront relâchés. Deux personnes se trouvent déjà sous le coup d'un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière (APRF). Et huit autres subissent le même sort. Tous sont maghrébins, algériens pour la moitié d'entre eux. «La plupart sont depuis de nombreuses années sur le territoire, rapporte Me Henri Braun, qui suit le dossier depuis l'évacuation de dimanche. Il y a même un recordman: un Marocain en France depuis vingt ans.»

Sur les huit, sept sont assignés à résidence. L