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Libération

«C'est pas un folklore, c'est pas Woodstock»

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Mobilisation hétéroclite d'un millier de militants devant le tribunal.
publié le 16 février 2001 à 22h56

Montpellier, envoyé spécial.

Elle demande: «Tu l'as vu José?» «Non, je m'en fous», lui répond un type en pause café-clope, «José, c'est qu'un symbole après tout.» «José», lui, est «rentré» dans le box à 14 h 10. En retard. Il a gravi les marches sous les échos de «tous-ensemble, tous-ensemble, ouaih, ouaih».

Salué le millier de partisans massés contre les barrières. Levé, aussi, le poing, les mains, le pouce. Puis la foule s'est évanouie, les concerts ont occupé le terrain. «On n'est pas tant que ça», s'inquiète un couple de médecins de Carcassonne badgés «Attac». «Arrêtez, s'énerve plus tard une organisatrice, regardez le nombre de sandwichs vendus! Ça fait au moins 4 000 personnes. Et le gros des troupes se pointe demain [aujourd'hui].» 10 000 personnes sont espérées.

Tartine de roquefort. En attendant le verdict de la rue ­ et du prétoire ­, on se réconforte autour d'une «dégustation solidaire». Soit: une tartine de roquefort + un verre de vin = 10 francs. On circule entre des cartes postales adressées «au comité de soutien aux inculpés». Des lycéennes lisent à voix haute la missive d'un Anglais: «Face aux juges qui s'épuisent debout en vaines arguties, les justes se dresseront pour refuser cette mondialisation-là.» «Putain, c'est beau», s'affole l'une d'entre elles. On sillonne entre les stands.Qu'y trouve-t-on? De l'original. Comme cet appel à la légalisation du cannabis, ou ce médecin, qui dirige l'association Réinsertion et espéranto et qui voit dans une langue «non nati