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Libération

Un bricolage «inhumain» pour décourager les réfugiés

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Le rapport de la fondation Abbé Pierre dénonce les conditions d'accueil.
publié le 16 février 2001 à 22h56

Les centres d'accueil pour demandeurs d'asile (Cada) sont totalement saturés, prévient la fondation Abbé Pierre dans son rapport annuel sur l'état du mal-logement (1). Comme de coutume, l'ouvrage détaille toutes les problématiques liées à l'habitat: difficulté d'accès au logement des ménages pauvres, construction de HLM en panne malgré l'embellie immobilière, persistance des taudis...

Impératif. Mais cette année, la fondation consacre un chapitre à la situation particulière des demandeurs d'asile, dont le nombre a presque doublé en trois ans pour atteindre les 30 907 personnes en 1999. «Le nombre de places en centre d'accueil pour demandeurs d'asile, malgré une augmentation conséquente, ne peut absorber l'ensemble de la demande», note le rapport.

Outre le nom bre croissant de demandeurs, «le traitement des dossiers» s'allonge et laisse «plus de personnes plus longtemps dans une situation indécise». L'attente peut aller souvent jusqu'à dix-huit mois (contre six en 1996) avec un taux de réponse favorable assez faible (moins de 20 % pour les demandes d'asile politique). «Une fois déboutés, [...] les demandeurs recommencent souvent la démarche sous un autre statut et se trouvent ainsi maintenus dans une situation précaire.»

Les Cada (4800 places) affichent donc en permanence complet. Plus de 2 000 personnes sont inscrites sur listes d'attente dont la moitié en Ile-de-France. Et ce chiffre ne traduit qu'une toute petite partie du problème. Faute de place dans les Cada, les demandeur