Cormeilles envoyée spéciale
«Des médecins savaient tout.» Elodie, qui a porté plainte pour viol contre l'instituteur de CP de Cormeilles, Marcel Lechien, n'a cessé de répéter cette phrase aux enquêteurs, puis aux journalistes. Elle ne comprend pas pourquoi le médecin d'un village situé à quelques kilomètres de Cormeilles, à qui elle aurait parlé des viols il y a cinq mois, lui a juste conseillé «d'oublier». Elle ne comprend pas pourquoi l'épouse de ce médecin, médecin scolaire de la zone Cormeilles-Pont-Audemer, n'est elle-même pas intervenue.
Samedi, dans ce bourg, des témoins ont vu les gendarmes sonner puis entrer au domicile du couple de médecins. Une perquisition a eu lieu et le couple a été gardé à vue et auditionné pendant quelques heures. Au même moment, une autre perquisition s'est déroulée à la cellule médico-scolaire de Pont-Audemer, où se trouve le bureau de l'épouse.
Pression accentuée. Le Code de déontologie médicale précise que si un praticien est informé de violences sur mineurs, et a fortiori de violences sexuelles, il n'est plus tenu au secret médical. Il a obligation d'avertir la justice. S'il ne se conforme pas à ce devoir, il risque une mise en examen pour non-dénonciation à l'autorité judiciaire d'atteintes sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans. Dans cette affaire, où la directrice de l'école ainsi qu'un ancien inspecteur de l'Education nationale sont déjà en examen pour non-dénonciation d'atteintes sexuel les sur mineurs de moins de 15 ans (Libération