Officiellement, tout va bien: les enseignants sont mieux formés que par le passé et les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) remplissent leur mission. Telle est la double con clusion sur laquelle Gilles Bertrand, patron du Comité national d'évaluation, a ouvert sa présentation d'un rapport consacré aux «IUFM au tournant de leur première décennie», fondé sur l'audit de 22 des 29 IUFM français.
Incohérences. Puis, officiellement toujours, le même a consacré une heure pour dire l'inverse, détaillant ce que chacun sait. Que la formation des enseignants souffre de nombreuses lacunes et incohérences. Et que les IUFM sont encore loin de leurs objectifs initiaux.
Alors que Jack Lang doit dévoiler d'ici à la fin du mois sa réforme de la formation des enseignants, ce rapport insiste sur les principaux points sur lesquels le ministre de l'Education nationale est attendu au tournant. A commencer par la durée et l'organisation de la formation. «La préparation professionnelle effective ne dure qu'un an, a souligné Gilles Bertrand. Pendant la première année, consacrée à la préparation du concours, les jeunes se vivent encore comme étudiants. Puis, du jour au lendemain, ils passent à l'état d'enseignant. C'est un couperet, alors qu'il faudrait un biseau.» Pour cela il faudrait changer la nature des concours enseignants, «pas assez professionnalisés». Et améliorer les relations entre les formateurs des IUFM et l es formateurs «de terrain» les enseignants maîtres formateur