L'appel des 124 prévenus est interminable. On sourit au départ de cette litanie de déclarations d'identités précédées, micro en main, d'un «bonjour, Mme la présidente». Mais le comique de répétition a ses limites. Au fur et à mesure, le banc ou plutôt les bancs des prévenus prend ses marques. On se regroupe par affinités géographiques, Arméniens, Turcs ou Tunisiens du Sentier, ou affective, quelques bises longtemps refrénées pour cause de contrôle judiciaire. Pour ce méga-procès de délinquance en col blanc, le look est plutôt basket que cravate.
Diatribe contre Israël. Quel ques prévenus manquent à l'appel, treize des principaux protagonistes de l'affaire du Sentier en fuite en Israël. L'occasion, pour le procureur François Franchi, d'une diatribe contre leur pays d'accueil. «Bien qu'ayant signé une convention d'entraide internationale, Israël ne tient pas ses engagements et n'a fait aucune recherche sur les prévenus. Il le fait de façon délibérée, en se mettant au banc de la communauté inter nationale en matière de blanchiment.»
La 13e chambre correctionnelle reçoit quand même une surprise de dernière minute: Michael Tal, en fuite à Tel Aviv depuis décembre 1997, cueilli mercredi dernier dans un restaurant parisien. Son cas est curieux. Responsable d'une boutique de change réputée pour blanchir l'argent de la cavalerie du Sentier, il avait pris contact avec la brigade financière dès son arrivée en Israël, tentant de négocier son retour contre l'absence de détention provis