Belfort envoyé spécial
Frédéric (1), 16 ans, rêve de revivre sa vie d'adolescent «presque comme avant». C'est ce qu'il dit à son avocat. Frédéric est soupçonné d'avoir poignardé son père et sa mère, le lundi 25 septembre 2000 au matin à Lebetain (Territoire de Belfort), et il a été mis en examen le 30 septembre pour «homicide volontaire sur ascendants» (Libération du 6 octobre). Du fond de sa cellule, dans le quartier des mineurs de la maison d'arrêt de Mulhouse (Haut-Rhin), il aspire à récupérer ses habits, ses CD et ses posters. Peut-être les affiches de ses deux équipes préférées, le PSG et l'AS Monaco, qui décorent sa chambre. D'ailleurs, il aimerait bien venir les décrocher lui-même, sous escorte policière, dans le pavillon où les voisins ont découvert le carnage; du sang partout, deux corps lacérés de coups de couteau de cuisine. Frédéric était-il fou lorsqu'on l'a trouvé, hagard, sur le trottoir, ses vêtements ensanglantés? Son avocat, Me Alain Dreyfus-Schmidt en est convaincu et il comprend d'autant moins que le garçon ait été ballotté ses deux derniers mois entre l'hôpital et la prison, au gré des avis contradictoires de plusieurs médecins.
Il semble y avoir une lourde solitude dans la courte existence de Frédéric, enfant unique. Ses parents, Catherine, 38 ans, et Olivier, 43 ans, travaillaient beaucoup dans la boucherie de Delle fondée par le grand-père paternel. Lui n'envisageait pas de reprendre le commerce familial; il voulait être «gendarme» ou «coiffeur». D'aill