Une somme: 2 792 francs. C'est le don moyen versé, en 1998, par les foyers fiscaux français aux associations, qu'elles luttent contre le cancer, gèrent les Restos du coeur ou engagent des programmes d'urgence en Afghanistan. Le chiffre est important. Quant au nombre de foyers donateurs, il est en augmentation de 2,8 % par rapport à l'année précédente.
Et, pourtant, Jacques Malet n'est pas content. «Cette somme versée est médiocre», juge cet administrateur civil, ancien rapporteur à la Cour des comptes.
Ficelles. Depuis cinq ans Jacques Malet se penche sur les feuilles d'impôts des Français, du moins ceux qui déclarent leurs dons, histoire de profiter des défiscalisations qui y sont liées. Chaque année, pour la Fondation de France, il livre un baromètre complet de l'état de la générosité française (1). «On pourrait faire beaucoup mieux, car cette augmentation du nombre de donateurs est à rapprocher d'une autre augmentation: celle des foyers fiscaux, en hausse de 9 % à cause de la croissance ambiante. Le décalage est énorme.» Radins les Français? Selon ce dernier baromètre, c'est la faute à Bercy: car, pour déduire de ses impôts un don versé à une association, c'est compliqué et il faut tout d'abord connaître quelques ficelles fiscales.
La déduction est liée au statut de l'association receveuse. Trois taux sont possibles, de même que trois plafonds au maximum sont autorisés, selon que l'organisme auquel le contribuable verse son obole soit reconnu d'utilité publique, oeuvre d'int