Ne jamais faire confiance aux banques. Surtout, ne pas leur donner la faculté de s'autoréguler, si cette expression peut encore avoir un sens. Car, alors, le blanchiment des capitaux, la fraude fiscale et les transactions occultes, considérés comme un mal nécessaire ou une soupape de sécurité par les thuriféraires de la mondialisation des marchés financiers, deviennent alors partie intégrante du système.
Après bien d'autres, le constat est établi par Denis Robert, ancien journaliste à Libération, et Ernest Backes, ancien banquier au Luxembourg, dans un livre à paraître mercredi (1). Leur démonstration consiste en un décryptage du clearing, ces chambres de compensation où les différents établissements financiers de la planète s'échangent des titres divers et variés (actions, obligations...) au nom de leurs clients respectifs.
Notaire. Ce n'est pas, à proprement parler, une révélation: depuis les années 70, les banques ont mis en place ces centrales de livraison où sont stockés les titres, permettant leur échange en temps réel. Les sociétés de clearing font à la fois office de gare de triage et de notaire les transactions sont consignées sur microfiches. Il en existe une par pays, plus deux à vocation internationale: Clearstream, à Luxembourg, Euroclear, à Bruxelles. Toutes sont contrôlées par des banques.
Ernest Backes, qui a travaillé à Clearstream jusqu'en 1983 avant d'en être licencié pour avoir, dit-il, dénoncé certaines dérives, raconte comment la mécanique aurait été peu