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Libération

Bancs déserts au procès des gitans

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Avocats et accusés refusent les cages de sécurité installées au tribunal.
publié le 28 février 2001 à 23h12

Angers envoyée spéciale

Les douze cages de verre sont toujours là, alignées en guise de boxes dans la cour d'assises d'Angers (Maine-et-Loire). Vides. Les sept accusés principaux, membres d'une même famille de gitans, qui devaient y prendre place hier matin, au second jour de leur procès, ont refusé d'être extraits de leur cellule. «Je passe outre leur absence», déclare alors le président Lieberge.

Au pied des cages, les bancs de la défense sont quasi vides, eux aussi. Six avocats avaient annoncé la veille qu'ils ne plaideraient pas pour des clients enfermés «dans des conditions indignes de la défense et des droits de l'homme» (Libération d'hier). Ils ont déserté le palais de justice. Mes Jean-Yves Liénard, Catherine Ardaillon-Liénard, Eric Dupont-Moretti, Pascal Bruelle, Pierre Haïk ont demandé à leur consoeur Souz Chirazi d'assister à leur place au procès de leurs clients. Uniquement comme «témoin silencieux». L'avocate a mission de se taire jusqu'à la fin des audiences, prévue le 23 mars. Elle n'est chargée, par ceux qu'elle remplace, que de prendre des notes qui pourraient un jour servir à la défense pour un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme.

Refus. Philippe Billaud est venu redire qu'il ne cautionnera pas «ce qui n'est pas cautionnable», avant de quitter à son tour la cour d'assises. Lui aussi a l'intention d'envoyer un observateur, sa collaboratrice Katell Baudimant. Un seul défenseur des sept principaux accusés, Me Pierre-Ann Laugery, est présent. A