Comment former les professeurs à «affronter» des élèves difficiles dans des classes de plus en plus hétérogènes? Et aussi, comment attirer vers un métier, victime d'une crise des vocations, 185 000 jeunes enseignants pour compenser les départs à la retraite d'ici à 2006? «Il nous faut gagner une bataille à la fois quantitative et qualitative», a résumé hier le ministre de l'Education nationale qui présentait son plan de «rénovation» de la formation des maîtres. Sur cette question centrale de toute politique éducative, Jack Lang a promis une «petite révolution». Visiblement exaspéré par les procès en immobilisme, il a détaillé un train de mesures qui devraient permettre aux futurs enseignants de «mieux prendre en compte les changements de la société». Depuis leur création en 1989, les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) ont formé 200 000 nouveaux professeurs pour les écoles, les collèges et les lycées. Les insuffisances de ces instituts sont connues: les étudiants poin tent le caractère excessivement théorique d'une formation assurée par des maîtres formateurs souvent déconnectés du terrain.
Depuis longtemps déjà, il est admis que la solution passe par la «professionnalisation» du métier. Mais, pour certains pro fesseurs, en particulier ceux qui se définissent d'abord comme dispensateurs de savoir, cette formule sonne comme une insulte. En 1998, Claude Allègre avait dû mettre au placard un projet de réforme du concours de recrutement des professeurs de lan