C'était l'une de ses dernières cartes. Il n'avait pas beaucoup d'illusions en cette fin de campagne municipale, mais un petit coup de main, de dernière minute, venant de la Cour de cassation, lui aurait redonné de la vigueur. Las! Jean Tiberi sait désormais qu'il ne pourra éviter un renvoi devant un tribunal correctionnel, avec une mise en examen pour «complicité de trafic d'influence», dans le dossier de l'office des HLM de Paris et de ses marchés truqués. Hier, la chambre criminelle a validé pour l'essentiel la procédure du juge Eric Halphen qui instruit depuis 1994 cette affaire, la première à véritablement mettre en lumière les dessous de la Mairie de Paris. Elle a, en revanche, confirmé l'arrêt de la chambre d'accusation qui avait annulé les mises en examen de Robert Pandraud (RPR) et de son collaborateur Rémy Halbwax.
Eclairage. Tiberi sera donc le seul homme politique à porter le poids d'un système qu'il connaissait bien il était président de l'Opac mais dont l'essentiel des décisions se prenait probablement ailleurs, même si l'instruction n'est pas parvenue à le démontrer. La cassette de Jean-Claude Méry, et ses con fessions posthumes qui mettent en cause directement l'Hôtel de Ville et Jacques Chirac, en réduisant le rôle de Tiberi à celui d'un figurant dans le trafic des marchés publics, a apporté au dossier d'Eric Halphen un éclairage un peu différent. Mais Jean-Claude Méry est mort, et ce ne peut être qu'un éclairage.
Le juge Eric Halphen a désormais les mains