Selon une étude menée de 1990 à 1999, par l'institut médico-légal de Paris, sur 652 femmes de plus de 15 ans victimes d'homicides, 85 % de leurs assassins sont soit un mari, soit un partenaire ou soit un intime proche. Et ce n'est pas tout: une femme sur dix a été victime, au cours des douze derniers mois de sa vie, de violences conjugales, dans leur acception large, d'après une autre étude, menée en 2000 sur un échantillon national représentatif de 7 000 femmes mariées ou en concubinage.
Rapport. Tous ces travaux, rendus publics ce matin par Bernard Kouchner, ministre délégué à la Santé, ont été centralisés par le professeur Roger Henrion, membre de l'Académie de médecine, dans un rapport sur «les femmes victimes de violences conjugales, le rôle des professionnels de santé». «Les violences conjugales sont une des causes principales de mortalité des femmes», insiste le rapport. «Les violences physiques ne sont jamais isolées et sont accompagnées d'injures, de menaces et précèdent le plus souvent des rapports sexuels forcés.» Selon l'OMS (Organisation mondiale de la santé), «les femmes victimes de violences conjugales perdent entre une et quatre années de vie en bonne santé, et leur prise en charge ambulatoire coûte deux fois et demie plus cher à la société que celle des autres femmes».
Pour les professionnels de la santé, que faire? Réagir en vue de protéger les femmes menacées est d'autant plus malaisé que le code pénal lui-même est chargé parfois de contradictions, entre l'o