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Libération

Carmaux fait mine d'en rire

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Tournant le dos à l'industrie minière, la ville va créer un vaste espace de loisirs.
publié le 6 mars 2001 à 23h52

Carmaux envoyé spécial

Le mineur retraité Elysée Vergnou, 78 ans, n'est pas d'accord avec sa petite-fille: «Moi je dis que ce sont des foutaises.» Occupée sur son évier, Philomène hausse les épaules sans même se retourner. «Tu ne peux pas comprendre...» Il n'est pas sûr en effet que les plus vieux Carmausins puissent comprendre que le pays de Jean Jaurès renonce définitivement à ses mines, sa cokerie et ses lavoirs fermés depuis dix ans. Les jeunes Carmausins de 7 à 77 ans, en revanche, paraissent beaucoup plus enthousiastes face à ce qui s'annonce: dans moins de cinq cents jours, un espace de loisirs sera ouvert sur les 650 hectares de la houillère désaffectée. «Je rêve peut-être. Mais j'ai le sentiment que c'est reparti», murmure Philomène quand son grand-père ne peut plus l'entendre...

Un lac, des milliers d'arbres, une scène, un jardin du jurassique, des vélos, des chalets québécois, un musée de la Mine et une piste de ski sur un même site à une heure d'autoroute de l'aéroport de Toulouse. Cap'Découverte devrait être, selon ses promoteurs, le «premier pôle européen du multiloisirs». Un premier jet de 3,5 millions de francs (535 000 euros) de publicité en Europe et au Canada devrait y amener 1 million de visiteurs dès l'été 2002.

Le plus dur pour Paul Quilès, député socialiste du lieu et initiateur du projet, n'aura pas été de déplacer les montagnes de terre de l'ancienne mine à ciel ouvert. Le plus dur aura été de faire partager sa foi. Deux siècles de mono-industrie du cha