Ce sont des tubes peut-être pas étanches. Mais qui, hélas, contiennent un crayon d'uranium servant de combustible aux réacteurs nucléaires. Combien de ces objets se baladent clandestinement en France et dans le monde? Personne n'en sait rien et c'est bien là le problème. Au mois de février 2000, la direction de l'usine Cézus/Zircotube de Paimboeuf (44), filiale de Framatome, qui fabrique ces gaines, s'aperçoit, lors d'un contrôle de fabrication interne, que le fonctionnement des machines chargées de vérifier par ultrasons les caractéristiques dimensionnelles des tubes (diamètre extérieur, diamètre intérieur, épaisseur, ovalité) et leur état de surface (absence de fissures), est défectueux. Résultat: «La première gaine de chaque lot de fabrication a pu être engagée dans le dispositif de contrôle» avant qu'il ne fonctionne, précise l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) dans le compte rendu officiel qu'elle a fait de l'incident (1).
Une enquête plus approfondie est alors lancée qui montre que le problème dure probablement depuis... un an et demi. Il remonte sans doute à août 1998, date à laquelle une opération de maintenance a été menée sur deux des trois machines de contrôle. Dès lors, la question qui se pose est la suivante: combien des 850 000 tubes produits par Cézus pendant cette période n'ont pas bénéficié du contrôle réglementaire? «Quelques dizaines», évalue le fabricant d'après l'ASN. Et sur cette centaine de gaines non contrôlées, combien pourraient être défectueuses? «