La vraie bonne affaire. A Suresnes (Hauts-de-Seine), des proches de la municipalité ont acheté des trois pièces de 68 mètres carrés pour moins de 500 000 francs, soit 7 200 francs le mètre carré. Un tarif de choix: d'après des agents immobiliers du secteur, localement le prix de la pierre varie de 14 000 à 18 000 francs le mètre carré, selon la qualité des immeubles ou le quartier. Cette bonne occase, les heureux bénéficiaires l'ont dégottée lors de la mise en vente de logements appartenant à l'office de HLM de la commune.
Cadre légal strict. Dans la résidence Bardin, sur les 18 appartements mis en vente, trois ont ainsi été acquis par des personnes ayant des liens directs ou indirects avec la ville. Avec de grosses ficelles. Dont la plus simple a consisté à faire en sorte que les acheteurs deviennent locataires quelques mois avant la vente, de façon à mettre la transaction en adéquation avec la légalité. En effet, une loi de 1994 encadre strictement la vente de logements propriété d'organismes de HLM. Les locataires occupants de l'immeuble sont prioritaires et si des logements sont vides, ils doivent être proposés d'abord aux autres locataires de l'organisme. A Suresnes, il y avait le choix puisque l'office de la ville loge 2 648 locataires.
Ces pratiques sont dénoncées dans un rapport de la Mission interministérielle d'inspection du logement social (Milos), un organisme placé sous l'autorité du ministère de l'Equipement et du Logement, qui fait office de gendarme dans le mon