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Les démunis à l'écart des soins

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publié le 7 mars 2001 à 23h53

Il y a un «paradoxe dans le système de santé français». L'OMS le considère comme le meilleur du monde. Pourtant, en dépit des efforts des pouvoirs publics, les plus démunis demeurent largement à l'écart des soins en France, a commenté hier Roger-Gérard Schwartzenberg. Le ministre de la Recherche présentait un ouvrage (1) de l'Inserm consacré à la précarisation et à ses conséquences sur la santé. Un chapitre est notamment dédié à une étude inédite sur les rapports qu'entretiennent les médecins généralistes avec les populations défavorisées dans les Bouches-du-Rhône. Ce département a mis en place, dès 1991, un dispositif de mutualisation, sorte de CMU avant la lettre. 73 % des médecins y déclarent «rencontrer parfois ou souvent» des patients ayant des revenus inférieurs ou équivalents au RMI. L'immense majorité d'entre eux (86,2 %) se dit satisfaite de la relation établie avec ces patients.

Lacunes. L'attitude des médecins (79,4 %) se singularise néanmoins par la prescription de «médicaments moins chers», ou la distribution plus fréquente «d'échantillons». 84,3 % déclarent également faire plus souvent des actes gratuits ou accepter des délais de paiement. Souvent, les pratiques sortent du domaine strict des soins: 71 % des médecins ont déjà rédigé des courriers pour appuyer des démarches à caractère social. 53 % ont aussi délivré des certificats pour aider à obtenir un logement social. Toutefois, 69,6 % d'entre eux se plaignent d'un manque d'information sur les structures exist