C'est la fin d'une bagarre entre l'Elysée et le gouvernement. Aujourd'hui, comme au quadrille, les hauts magistrats changent de poste et se remplacent. La cérémonie aura lieu ce matin au Conseil des ministres, où, comme les préfets, sont nommés les procureurs généraux.
Le premier départ est annoncé depuis des mois. C'est celui d'Yves Charpenel, directeur des affaires criminelles et des grâces (Libération du 29 décembre), remplacé aujourd'hui par Robert Finielz. Un poste clé du ministère de la Justice. Charpenel avait été placé là par Elisabeth Guigou en novembre 1998, puis elle avait souhaité qu'il s'en aille, sans que l'on sache pourquoi ou plutôt pour la cause peu avouable d'un man que de docilité et surtout sans en avertir le principal intéressé.
Juste avant de quitter la chancellerie, en octobre dernier, Guigou avait laissé entendre à Marylise Lebranchu qu'Yves Charpenel était d'accord pour être procureur général à Reims. Le cabinet de Lebranchu est tombé du ciel en découvrant que «Charp'» n'était au courant de rien. Depuis octobre, il attend donc avec patience de savoir quand il sera muté, car son remplacement, en période de cohabitation, est scruté à la loupe et a fait l'objet de sévères tractations.
D'abord parce que le poste est extrêmement délicat. Il faut à la fois se tenir informé des affaires sensibles, analyser les finesses du droit et élaborer projets de loi et circulaires. En son temps, le poste a aussi beaucoup servi à enterrer des dossiers et même à affréte