Dès son arrivée, il y a un an, au ministère de l'Enseignement professionnel, Jean-Luc Mélenchon avait annoncé son intention de geler les fermetures des classes de quatrième et troisième technologiques en lycée professionnel. En clair: ménager la possibilité d'orienter certains élèves vers le BEP à l'issue de la cinquième. Levée de boucliers des tenants du collège unique au premier rang desquels le sociologue François Dubet, ex-conseiller de Ségolène Royal au ministère de l'Enseignement scolaire. Dans Libération du 6 juin 2000, il dénonce «le style pédagogique "alternatif" de ces classes, qui créera des enclaves scolaires, ce que l'on appelait moins chastement autrefois des "classes-poubelle"». Mélenchon persiste et croit signer: «Du collège unique, il faut retenir l'immense ambition humaniste, mais unique ne veut pas dire uniforme. Nous ne nous contenterons pas de l'hypocrisie des apparences», déclare-t-il quelques jours plus tard devant les parents d'élèves de la Peep. Tout en demandant aux recteurs de maintenir «ses» quatrième et troisième techno. Peine perdue. Les effectifs de ces classes, en chute libre, ont encore diminué, passant de 53 000 en 1999-2000 à 44 500 cette année. Furieux de ne pas être suivi pas son administration, il dénonce discrètement ces blocages. Puis sort de sa réserve: «Mes injonctions n'ont pas été suivies d'effets», avoue-t-il avant-hier lors du congrès du Snetaa, syndicat majoritaire dans l'enseignement professionnel. Il promet une vigilance accru
Repères
Désobéissance au ministre
Article réservé aux abonnés
publié le 8 mars 2001 à 23h55
Dans la même rubrique