Lionel Jospin s'est invité hier à la conférence «Violences à l'école et Politiques publiques» organisée à l'Unesco. Motif de sa présence: «La violence à l'école est devenue une question politique à part entière.» Une question qui commande selon lui une action sur trois fronts: le rétablissement de la mixité sociale, l'évolution des pratiques pédagogiques et l'amélioration de la gestion des personnels.
«Profond décalage». Sur le premier point, Lionel Jospin a dit son «soutien» aux propositions avancées lundi par Jack Lang. «Sans mixité sociale, l'école de la République ne serait rien d'autre qu'une école de classes», avait déclaré le ministre de l'Education. Sur la question pédagogique, le Premier ministre a dû répéter, dix ans après, des propos déjà tenus alors qu'il était ministre de l'Education nationale: «L'école doit s'adapter aux enfants qu'elle accueille. Confrontés à des élèves en profond décalage avec l'institution scolaire, les enseignants doivent assumer de façon de plus en plus marquée un rôle d'éducateur au sens large.»
A l'occasion de cette conférence, les spécialistes ont souligné qu'aucune politique contre la violence ne pourra aboutir aussi longtemps que certaines équipes enseignantes devront être renouvelées chaque année. Lionel Jospin a reconnu qu'il fallait améliorer la gestion des personnels enseignants dans les quartiers défavorisés: «Notre administration sait mal affecter les fonctionnaires les plus expérimentés aux zones les plus difficiles.»
Politique de