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Libération

Ramirez Sanchez fait son Carlos devant la justice

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Il poursuivait le juge Bruguière et un journaliste.
publié le 8 mars 2001 à 23h55

Blazer noir, chemise blanche, foulard à pois et pochette assortis, Illich Ramirez Sanchez, dit «Carlos», moustache et barbe à la Fidel Castro, qui attaque le juge Jean-Louis Bruguière, a donné un show hier à la cour d'appel de Paris. «Je ne suis pas devenu barbu par hasard, on m'empêche de me raser à la prison de la Santé.» A l'un des reporters d'images agglutinés: «Eh toi, t'es plus dangereux avec une caméra qu'avec une Kalachnikov.»

L'attentat à la voiture piégée rue Marbeuf en 1982 (un mort), «c'est pas moi», dit Carlos; la grenade en 1974 au drugstore Saint-Germain (deux morts) non plus; la bombe gare Saint-Charles, à Marseille, et contre un TGV en décembre 1983 (cinq morts), «c'est pas moi le commanditaire, j'étais en Libye: depuis 1994, on trouve pas de preuves, alors on en cherche de manière détournée. On me fait chier, c'est un harcèlement permanent».

OEillade. Enfin assis sur son banc de partie civile, Carlos attend son tour: une oeillade à une avocate «mignonne, celle-là», une poignée de main à un défenseur adverse de SOS-Attentats, un échange sur Israël avec un comparse du Comité de soutien des combattants pour la Palestine libre et arabe; et un point de vue lancé à la cantonade: «On prétend inculper Kadhafi malgré l'immunité souveraine, c'est n'importe quoi.»

Prétexte à ce divertissement stratégique, une plainte d'Illich Ramirez Sanchez contre Jean-Louis Bruguière pour «violation du secret de l'instruction» au profit du journaliste Philippe Berti du Figaro-Magazine