Aussitôt après avoir recueilli les confidences de Jacques Attali, mis en examen jeudi pour «recel d'abus de biens sociaux et trafic d'influence», les juges Philippe Courroye et Isabelle Prévost-Desprez se sont invités chez celui qu'ils soupçonnent d'avoir cédé à l'influence de l'ex-conseiller privilégié du président Mitterrand. Plus exactement dans ses bureaux, puisque c'est au Quai d'Orsay qu'ils ont perquisitionné, dans les locaux du ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine. Depuis plusieurs jours, en effet, les deux juges travaillent sur une hypothèse stupéfiante: si Jacques Attali a été payé par le marchand d'armes Pierre Falcone en deux versements de 50 000 et 200 000 dollars , ce serait en récompense de son intervention auprès du ministre des Affaires étrangères, afin qu'il intercède auprès de son collègue des Finances de l'époque Dominique Strauss-Kahn pour obtenir une réduction de l'ardoise fiscale de Falcone, qui s'élevait alors à 320 millions de francs. Toujours selon cette hypothèse, l'effet de cette intervention aurait été sensible: le montant du redressement de Pierre Falcone aurait été réduit de moitié, à 160 millions de francs.
Scénario fiscal. Au coeur de cette intrigue fiscale, on trouve de nouveau Allain Guilloux, l'un des avocats les mieux installés de la place de Paris en matière de droit fiscal. Et le scénario, s'il se confirme, n'est pas sans rappeler celui dans lequel s'est trouvé embarqué Dominique Strauss-Kahn, concernant la transaction