Valence envoyé spécial
Le président demande au journaliste: «Vous avez fait signer un pacte de corruption à madame Rivasi ou pas?» Le jeune homme (24 ans) répond: «Qu'est-ce que vous appelez un pacte de corruption?» Le magistrat soupire: «Vous faites une enquête sur le financement politique et vous ne savez pas ce qu'est un pacte de corruption?» Le tribunal correctionnel de Valence jugeait hier le mensuel Objectifs Rhône-Alpes, qui avait mis en cause Michèle Rivasi, députée (apparentée PS) de la Drôme et candidate à la mairie de Valence, en février et mars, dans une de ses enquêtes. Un journaliste s'était fait passer pour le représentant d'un chef d'entreprise du BTP prêt à financer sa campagne. L'entretien avait été enregistré à l'insu de l'élue, qui semblait accepter le principe d'un versement en liquide.
Dans un bistrot. A la barre, la députée raconte le contact. Un type se présente en janvier, prêt à lui offrir de l'argent. Il propose près de 100 000 francs. Elle aurait accepté selon elle pour piéger le patron. «J'ai tenu à ce qu'une partie soit payée par chèque, dit-elle, afin d'avoir l'identité du chef d'entreprise. Je voulais qu'un deuxième entretien se déroule avec lui à ma permanence.» Le garçon proposait du liquide, dans un bistrot. La suite semble confirmer la version de la députée. Dès la sortie de l'entretien, elle appelle son attaché parlementaire. Elle pense, dit- elle, à une tentative de déstabilisation politique. Il lui conseille d'en parler à des journal