Bordeaux correspondance
Huit familles gitanes viennent de déposer plainte contre le maire de Bordeaux et le préfet de Gironde pour «empoisonnement et non-assistance à personneÊen danger». Il s'agit pour elles de dénoncer les risques que courent les enfants qui vivent au «village andalou», un camp aux allures de bidonville géré par la municipalité aux confins des zones industrielles de Bordeaux-nord.
Là vivent, depuis une dizaine d'années, une cinquantaine de familles, des gitans d'origine espagnole. Au total, près de 250 personnes, dont 200 enfants. L'an dernier, Médecins du monde a découvert que plusieurs enfants souffraient de saturnisme, une intoxication au plomb qui peut entraîner des troubles mentaux irréversibles. Des tests sanguins menés sur 62 enfants de 6 mois à 15 ans ont révélé 33 contaminations avec des taux de 50 à 99 microgrammes par litre, 13 intoxications avec des taux supérieurs à 100 microgrammes par litre. Des tests de contrôle ont mis en évidence une baisse des taux de plombémie chez certains enfants qui avaient pu s'éloigner du camp, selon Me Gérard Boulanger, qui a pris en main la défense des gitans.
«On en a assez de vivre là, nos enfants s'empoisonnent lentement et personne ne fait rien», proteste Jesus Garcia. Ce père de huit enfants sert de porte-parole à la communauté. A la différence de la plupart des gitans du camp, il travaille et manie bien le français. Deux de ses enfants Jesus, 7 ans, et Antonio, 4 ans sont intoxiqués au plomb. Il veut quitt