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Libération

Tokyo 1952, un hold-up signé Sirven.

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Il avait été arrêté pour le braquage d'une banque.
publié le 12 mars 2001 à 23h58

Tokyo de notre correspondant

En uniforme américain, l'homme porte beau. Ce 4 mars 1952, la photo du sergent-chef Alfred Sirven, alias Sirven-san, fait la une de tous les journaux du Japon. La veille, les reporters se sont rués dans le quartier d'Akabane, au nord de Tokyo, pour visiter le White Hotel, son dernier domicile au pays du Soleil-Levant. Les flashes ont crépité. Les propriétaires de cet établissement d'une vingtaine de chambres, adossé à l'une des plus grandes bases logistiques des forces américaines dans l'archipel, ont subi le feu roulant des questions. La nouvelle, tombée à 11 heures du matin, a enflammé les rédactions: Alfred Sirven vient d'être arrêté. Son complice, Edmond Parriel, tombe trois jours plus tard. Le feuilleton du hold-up grand style commis, le 18 février 1952, contre la Fuji Bank de Kita-Senju trouve son épilogue.

Chambre «Cerise». «Je m'en souviens comme si c'était hier. Les policiers japonais n'étaient même pas venus pour l'arrêter. Ils voulaient juste l'interroger. Mais il a dû prendre peur en voyant son complice sauter par la fenêtre du premier étage...» Kimiko Saito est une petite dame frêle de 72 ans. Dans son appartement, au rez-de-chaussée d'un immeuble cossu construit à l'emplacement de son ancienne auberge, la propriétaire du White Hotel feuillette avec son mari les copies de journaux d'époque. A côté, une photo récente de M. Alfred, arrêté début février aux Philippines, lui arrache des mots émus. Son hôtel était un lieu de villégiature co