Les salariés du Conservatoire du littoral craquent. En octobre 2000, ils ont tiré la sonnette d'alarme. Signalant à leur ministre de tutelle, Dominique Voynet, que leurs moyens ne leur permettaient plus de gérer les 831 km de littoral (soit 10,5 % du total de l'Hexagone) dont le conservatoire est propriétaire. Depuis sa création en 1975, il a acquis 449 sites, pour une surface totale d'environ 60 000 hectares, dont 5 500 en Bretagne.
Dans cette région, il acquiert en moyenne 200 à 300 hectares par an. Le budget annuel pour les acquisitions, 130 millions de francs, n'est pas en cause. Ce qui fait cruellement défaut, ce sont les moyens humains. Aujourd'hui, 90 personnes travaillent pour le conservatoire : 50 salariés, dont quelques contrats à durée déterminée et 40 précaires (contrats emploi-solidarité, emplois-jeunes, service vert). C'est peu, car, dans le même temps, les missions du conservatoire ne cessent de s'élargir. En tant que propriétaire, il doit «encadrer la gestion» de son patrimoine, confiée aux collectivités locales.
Dans cette situation de pénurie, les tâches se complexifient et les contentieux se multiplient, les visiteurs n'hésitant plus à attaquer le propriétaire du site en cas d'accident. Et la machine administrative se fait toujours plus pesante, au détriment de l'action sur le terrain.
«On nous demande toujours plus de pièces, et les règles changent sans cesse» , regrette le délégué Bretagne du conservatoire, Denis Bredin. A priori, Lionel Jospin a entendu c