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Le sexe, tabou médical.

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Le sujet est peu abordé dans les consultations.
publié le 14 mars 2001 à 0h01

Le dialogue sur les problèmes sexuels dans un cabinet médical, c'est bien... mais si c'est l'autre qui parle d'abord, selon des spécialistes réunis hier au Medec (1). Alors que plus de deux millions d'hommes seraient concernés en France par des troubles érectiles, seul un quart est pris en charge.

L'arrivée du Viagra a commencé à changer la donne (deux ans et demi après son lancement, la pilule bleue compte déjà 410 000 adeptes en France), mais visiblement médecins et malades restent réticents à aborder la chose. Selon une enquête réalisée en médecine générale (en collaboration avec Pfizer, qui commercialise le Viagra), deux tiers des patients souhaiteraient que ce soit le médecin qui prenne l'initiative du dialogue, et un sur cinq s'avoue carrément incapable d'amorcer la discussion.

Côté blouse blanche, pas de chiffre mais une même attitude d'attentisme: rares sont les médecins qui recherchent par principe les problèmes de dysfonctionnement sexuel, selon le Dr Pierre Bondil (urologue, Chambéry). «D'une part, explique-t-il, parce que la sexualité est un critère de santé physique; d'autre part parce qu'un trouble de l'érection peut être le premier signe d'une maladie cardio-vasculaire, qui peut encore être accessible à une prévention». Le docteur Marie Chevret-Measson (Lyon) enfonce le clou. «Les médecins doivent sortir de leur alibi classique qui consiste à dire que poser des questions sur la sexualité est une intrusion dans l'intimité, alors qu'ils la violent largement par ai