C'est une curieuse police de proximité qui a été évoquée hier devant le tribunal correctionnel de Paris. David, Lionel et un autre collègue, jeunes gardiens de la paix, sont soupçonnés d'avoir consommé différentes drogues (haschich, cocaïne, héroïne), entre 1997 et 1998, chez Mehdi, un garçon qui, selon son avocate, a déjà payé «un lourd tribut» à la toxicomanie. Eux, les «représentants de l'ordre», «les gardiens de la loi pénale», selon les mots du procureur avaient pris l'habitude de fricoter entre amis avec les substances illicites. Pire encore, ils sont accusés de s'être servi dans les scellés judiciaires du dépôt de la préfecture de police de Paris pour alimenter leur consommation.
«Bêtise». Aujourd'hui, il ne reste plus rien des soirées éméchées et enfumées entre copains. Mehdi, assommé par les médicaments, cligne parfois de l'oeil comme un oiseau de nuit. Il est seulement poursuivi pour usage de stupéfiants. A sa gauche, David et Lionel affichent la mine gênée des gamins qu'ils auraient pu eux-mêmes arrêter en flagrant délit de connerie (le troisième fonctionnaire soupçonné est mort depuis, lors d'un accident de la circulation). C'est d'ailleurs la ligne de défense de l'avocat de David quand il évoque une «grosse bêtise» qu'il ne faut pas inscrire au casier judiciaire.
Mehdi s'est définitivement désolidarisé de ses compagnons de fumette, le 29 mai 1998, à son arrivée au dépôt de la préfecture de police de Paris, cette sorte de prison en sous-sol avant la prison, où les