Il y a ceux qui n'ont rien voulu voir et ceux qui n'ont rien voulu croire. A Cormeilles, l'instituteur pédophile aurait sans doute pu être arrêté plus tôt, si ceux qui avaient «entendu dire» n'étaient pas restés silencieux. Dans un courrier adressé vendredi à tous les recteurs et inspecteurs d'académie, Jack Lang souligne que cette «douloureuse actualité» rappelle l'école à son devoir de vigilance. Il indique que «la ligne de conduite qui doit être suivie» a déjà été détaillée dans la circulaire Royal d'août 1997.
Ecoute. Et puisque l'affaire de Cormeilles vient de montrer que la culture de l'étouffement était encore vivace, le ministre de l'Education nationale revient sur les modalités de signalement. Dans le cas où, «sans avoir connaissance directe des faits», un fonctionnaire a connaissance «de rumeurs ou de témoignages indirects», il lui appartient «d'informer les autorités académiques qui pourront ordonner une enquête administrative». «L'écoute des enfants doit être consacrée», insiste le ministre, qui demande que «soit porté crédit» à la parole de l'élève et que «l'on évite d'avoir à lui faire répéter le récit des faits qu'il aura révélés».
Quant aux familles, elles devront «être informées de leur droit de porter plainte et de se constituer partie civile». Les recteurs doivent procéder à la «suspension immédiate» des «personnels impliqués dans des actes répréhensibles». En cas de condamnation pénale, la radiation des cadres de la fonction publique est automatique.
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