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Libération

«Avec nos revenus, on n'arrive pas à se reloger»

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Une famille doit quitter son trois-pièces parisien vendu par un promoteur.
publié le 19 mars 2001 à 0h04

Gilbert et son épouse Gabriella G. ne sont pas du genre à se plaindre. Avec 15 700 francs de revenus mensuels, ils s'estiment plutôt heureux: «On sait qu'il y a pire que nous. Que des familles jonglent pour s'en sortir, que certains squattent pour se loger.» Eux avaient un bail et ont toujours payé leur loyer. Ils habitent depuis vingt ans un trois pièces rue du Faubourg-Saint-Denis, dans le Xe arrondissement de Paris. Aujourd'hui, ce couple et leurs trois enfants (16, 13 et 5 ans) vivent sous la menace d'une expulsion locative. «Le 24 janvier, le commissaire de police du quartier nous a convoqués pour nous dire qu'on ne passerait pas l'été dans notre appartement.» «Vous resterez là au maximum jusqu'à la fin de l'année scolaire», a-t-il précisé.

Tout s'est compliqué lorsqu'un promoteur à racheté leur immeuble il y a trois ans. Il a fait des travaux de rénovation et a commencé à vendre les appartements au fur et à mesure de l'expiration des baux. «Nous avons consulté un avocat. Tout à été fait dans les règles.»

Recherches. Le couple a effectivement reçu son congé pour vente six mois avant la fin de son bail, le 30 juin 1999, comme l'exige la loi. Dans ce cas, soit le locataire en place se porte acquéreur au prix proposé par le vendeur, soit il part. «Nous, on n'a pas souhaité acheter. On s'est renseigné pour les emprunts et on sait que ça passerait difficilement.» La famille aurait dû déménager en juin 1999. «Mais on n'a rien trouvé. Avec nos revenus, on n'arrive pas à se relog