Tribunal correctionnel
de Paris
Le président s'amuse: «Qu'est-ce que je vois sur votre casier? Des condamnations pour escroqueries sous de multiples identités!» Mohamed, 70 ans, balaye: «C'était il y a longtemps!» Le juge se tourne vers Omar, 60 ans: «Et sur ce casier, je vois quoi?» Omar s'inquiète: «Ben, rien?» Le juge cligne de l'oeil: «Effectivement, il est vierge!» Omar s'est fait passer pour un docteur vivant au Cambodge et Mohamed a proposé à Samir, un Algérien de passage, d'échanger ses 90 000 francs contre 14 000 riels cambodgiens. «Une très, très bonne affaire», avaient soufflé les retraités lors de la transaction. «Bien sûr, ces riels n'ont aucune valeur!», note aujourd'hui le président. Les deux amis ont été arrêtés deux jours après. Samir a récupéré 72 000 francs, car Mohamed a joué aux courses dans l'intervalle. Le juge gronde: «Vos vieux démons vous ont repris. Vous pensiez qu'à votre âge on ne vous mettrait pas en prison? Erreur!» L'avocat sourit: «C'est rassurant qu'il y ait encore des gens capables de commettre des vols sans violences physiques!» Sursis, mise à l'épreuve, avec obligation de payer 50 000 francs de dommages et intérêts à Samir. «Vous faites des économies pour rembourser!», ordonne le juge.
Voilà Jean-Didier, qui dort debout dans le box. «Vous avez l'air fatigué, s'enquiert le président. Vous êtes en manque ou trop chargé?» Jean-Didier ouvre ses yeux rouges: «C'est les médicaments à cause de l'alcool» Et le juge observe: «Donc, vous êtes tout le