A 9 h 50, hier, Guy Georges a déboulé en tenue de sport dans le box des accusés, a enlevé son gilet de laine grise et a retroussé les manches de son sweat vert, décontracté. «Bonjour Monsieur, vous vous appelez Guy Georges», attaque le président Jacob. «C'est pas mon vrai nom», lance Guy, né Rampillon le 15 octobre 1962. «Votre métier?» «Sans.» «Domicile?» «Sans.» Cheveux rasés, visage émacié, traits fins et peau claire, le métis aux yeux verts bouge le cou par saccades, pour regarder la salle comble. Attentif, Guy Georges écoute la lecture des cinquante-deux pages de son arrêt de renvoi devant les assises, tête tournée vers la greffière, il lève de temps à autre un sourcil dubitatif. Le président de la cour d'assises de Paris, Yves Jacob, annonce: «Viols aggravés, sept meurtres avec préméditation, c'est-à-dire assassinats, vous encourez, Monsieur, la peine de réclusion à perpétuité.» Guy Georges s'humecte les lèvres: «Je veux dire que je n'ai rien à voir avec les faits qui me sont reprochés.»
Confidences. Puis, ouvert et volubile, Guy Georges raconte son enfance: «A ce jour, je connais mon identité, enfin l'identité de mes parents, ma mère française, Hélène Rampillon, et mon père américain, George Cartwright. J'ai été placé à 3 mois dans une famille nourricière, chez M. et Mme Morin» (1). A l'école de Noyant, en CM1 ou CM2, «j'étais pas un bon élève». En 6e: «Encore pire, je voulais pas travailler.» En classe préprofessionnelle, à mi-temps chez un maçon, ami des Morin, «ça s