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Libération

La Cogema prise la main dans le MOX

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L'entreprise, jugée aujourd'hui, n'est toujours pas autorisée à retraiter le combustible nucléaire.
publié le 21 mars 2001 à 0h08

Cherbourg (Manche)

envoyée spéciale

Saura-t-on jamais si la Cogema a sciemment violé la loi en important à La Hague du combustible nucléaire allemand pour le retraiter sans autorisation? Brigitte Angibaud, la présidente du tribunal de grande instance de Cherbourg, répondra indirectement à cette question aujourd'hui. Elle dira si elle juge que le Comité de réflexion, d'information et de lutte antinucléaire (Crilan) était fondé à déposer plainte contre la Cogema, ou si elle est irrecevable comme l'a plaidé hier à l'audience Me Kiril Bougartchev, l'avocat de l'entreprise publique chargée du retraitement des matières nucléaires. Pour l'heure, le Crilan n'est toujours pas officiellement agréé, l'administration n'ayant pas répondu à ses multiples demandes.

Sur le fond pourtant, la question posée par l'association est parfaitement recevable : la Cogema a-t-elle, oui ou non, pris des libertés avec la réglementation? A l'origine, c'est l'expert nucléaire indépendant Wise Paris qui a levé le lièvre. «Entre le 10 août et le 19 septembre 2000, la Cogema [a] importé à quatre reprises des rebuts de l'usine de fabrication de combustible MOX (oxyde mixte uranium et plutonium) d'Hanau en Allemagne», révèle-t-il le 15 février 2001.

Or, si la Cogema dispose des autorisations nécessaires pour «réceptionner, décharger et entreposer» ce MOX, il n'en va pas de même pour le retraitement. Et si ces matières ne sont pas destinées à être retraitées, alors, ce sont des déchets. Mais, la loi interdisant le