Port-en-Bessin envoyé spécial
Dans les salles de classe du collège Hemingway de Port-en-Bessin (Calvados), à la place des élèves, il y a des canaris dans des cages posées sur des tables. Ils viennent de Caen, en couple, sur les conseils de l'Institut Pasteur. Ces oiseaux, dont seuls les mâles chantent, sont sensibles aux moindres effets toxiques. Ils sont arrivés samedi, après que 44 élèves ont été intoxiqués les 5, 8 et 15 mars derniers. Certains, victimes de vomissements. D'autres de maux de tête. Beaucoup sont partis sur des civières. Les premières analyses de sang et d'urine n'ont encore rien donné. On attend encore les résultats notamment des ponctions lombaires des intoxications du 15 mars.
Corrélation. Et puis, Thomas, 15 ans, est mort le 16 mars. Ni méningite, ni légionnellose. Mais on n'en sait pas plus. Une autopsie a été ordonnée par le procureur de la République de Caen. Des examens complémentaires sont en cours. Ils devraient être connus dans une quinzaine de jours. Tout le monde a fait un lien entre le décès de l'adolescent et les intoxications dont sont victimes les enfants. Il n'est pas établi, mais n'est pas écarté non plus. La veille de l'arrivée des canaris, les journalistes ont débarqué, de Paris. Les gens d'ici pensent que les plumitifs en savent davantage qu'eux-mêmes. Ils s'en méfient. Ils disent aussi qu'ils ont contribué à semer la «panique».
Les médias ont propagé la nouvelle, si bien que, depuis, les gestes de solidarité affluent d'un peu partout