Dix ans après la mort d'Aïssa Ihich, le 27 mai 1991, d'une crise d'asthme dans les locaux du commissariat de Mantes-la-Jolie (Yvelines), la justice a enfin reconnu la culpabilité des policiers, ainsi que celle du médecin qui avait autorisé la poursuite de la garde à vue du jeune homme.
Le tribunal correctionnel de Versailles présidé par Claude Palpacuer a condamné hier deux fonctionnaires, alors membres de la brigade urbaine de Mantes-la-Jolie, et le docteur Michel Pérol, expert auprès de la cour d'appel de Versailles, à des peines allant de 10 mois à 1 an de prison avec sursis. Les policiers étaient poursuivis pour «violences avec arme par personnes dépositaires de l'autorité publique dans l'exercice de leurs fonctions», le docteur Pérol pour «homicide involontaire». Le médecin devra verser 260 000 francs aux trois parties civiles, le père, la mère et la soeur d'Aïssa. Quant aux deux policiers, ils ont été condamnés à verser solidairement 10 000 francs. Un troisième policier poursuivi a été relaxé au bénéfice du doute.
«Choquée». Ce jugement très tardif n'a satisfait aucune des parties. «Ce n'est pas cher payé pour la mort d'un jeune!», ont lancé dans le public des amis du jeune homme dont la famille s'est montrée «choquée et déçue». Les avocats des policiers qui nient toutes violences et celui du médecin qui a le sentiment d'être un «bouc émissaire», ont annoncé qu'ils allaient faire appel.
Lors de ses réquisitions, le 1er février, le procureur Yves Colleu avait requis 18 moi