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Libération

Saint-Valery, entre la mer et l'eau

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Le bourg, où converge le trop-plein des rivières, est inondé depuis mardi.
publié le 22 mars 2001 à 0h09

Saint-Valery-en-Caux

envoyé spécial

Les clapiers ont disparu sous l'eau. «La Dourdan est sortie de son lit et m'a fait sortir du mien»: à 5 heures, mardi matin, Maurice s'est levé, réveillé par le glapissement de ses lapins. «Les pauvres bêtes hurlaient à la mort, j'avais jamais entendu des lapins hurler à la mort.» Maurice est pensionnaire à la maison de retraite de Grainville-la-Teinturière (Seine-Maritime). Une bâtisse entourée d'un joli parc, le long de la rivière Dourdan. Il n'y a plus de parc, juste quelques bancs qui dépassent de l'eau marron et le toit des clapiers de Maurice. «Ils m'autorisaient à garder mes lapins, tant que ça gênait pas. Je les ai stockés dans le hall d'entrée et je crois qu'ils n'aiment pas trop.»

Accalmie. Mais les responsables ont la tête ailleurs: à l'installation de sacs de sable devant chaque porte, et à la surveillance des pompes, mises en place par les pompiers. D'énormes tuyaux traversent le village, pour que toute l'eau pompée soit déversée en aval, dans un petit vallon rapidement transformé en lac. «Beaucoup trop rapidement», soupire le capitaine des pompiers de la commune. Dans l'après-midi, le lac artificiel s'approche déjà des premières maisons. «Il va falloir repomper l'eau déjà pompée pour la déverser ailleurs. Heureusement, il s'est arrêté de pleuvoir.» Une accalmie, pour que la Seine-Maritime compte ses dégâts, avant la prochaine averse. A la préfecture de Rouen, une cellule de crise a été mise en place dès hier matin pour coordonne