Menu
Libération

Toulon: le procès des petits services militaires.

Article réservé aux abonnés
Le responsable des achats de l'arsenal est accusé de malversations.
publié le 22 mars 2001 à 0h09

Toulon envoyé spécial

Responsable des achats à la DCN (Direction des constructions navales) de Toulon, l'officier Philippe Marty, 46 ans, entretenait d'aimables relations avec certains fournisseurs, si l'on en croit les écoutes téléphoniques. A l'un, Marty le militaire, qui a grade de commandant, donnait du «mon Jean-Paul chéri adoré des îles», auquel l'autre répondait: «Ma drag queen, mon chichon, ma poule, oh! Play-boy!» «Un degré d'intimité assez original pour un chef de service dans l'armement», s'étonne la présidente du tribunal correctionnel de Toulon. Monique Sakri a la faiblesse de croire qu'elle partage, avec le principal prévenu dans l'affaire des malversations de l'arsenal de Toulon, un même rôle de «dépositaire du service public». Mais Marty, agent public poursuivi notamment pour trafic d'influence, s'étonne qu'elle s'étonne. On l'accuse d'avoir favorisé ces entreprises en échange de cadeaux? Il nie. «Comment aurais-je pu? Je ne vois pas.»

«Plein de magouilles». Tout l'accable, pourtant. Ces fournisseurs qui s'accusent de lui avoir graissé la patte, ces collaborateurs qui décrivent le système duquel ils ont eux-mêmes tiré des dizaines de milliers de francs d'avantages illicites. Un fournisseur aurait déclaré que «Marty avait 2 millions de francs planqués», mais lui conteste, imperturbable, plein d'aplomb et de condescendance. Poil ras, barbichette, veste croisée, il a réponse à tout, du moins le croit-il, s'adressant à ses juges comme à un séminaire de chefs d'entr