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Libération

Déchirures autour des disparues de l'Yonne.

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L'avocat des familles limogé par le président de l'association sur fond d'argent et de moralité.
publié le 23 mars 2001 à 0h10

Ils ont essayé de recoller les morceaux, de différer le différend. Ils ont parlé argent, ils ont parlé morale, mais rien n'y a fait. Aujourd'hui, Pierre Monnoir, le président de l'Association de défense des handicapés de l'Yonne (Adhy), va congédier son avocat, Pierre Gonzalez de Gaspard. Motif officiel: divergence d'opinion. Mais il y a d'autres raisons à ça, et d'autres risques, peut-être, à venir. Loin d'être un épiphénomène dans le volumineux dossier des «disparues de l'Yonne», ce divorce pourrait fragiliser l'unité des parties civiles, les familles des sept jeunes filles handicapées mentales, que Monnoir fédère depuis des années et que Gonzalez représentait jusqu'alors.

Familles démunies. Deux hommes, auxquels il convient d'ajouter Corinne Herrmann, juriste au cabinet Gonzalez. Trio constitué en 1996. A l'époque, Pierre Monnoir, un représentant de commerce de l'Yonne, vient exposer le dossier des «disparues» à la télé. Ça attire du monde. «J'ai reçu une vingtaine de coups de fil d'avocats. J'ai choisi Gonzalez.» «L'accord était simple, raconte Monnoir. Puisque les familles, démunies et dispersées, n'avaient pas un sou, l'avocat m'a dit: "Je travaille gratuitement, moyennant quoi je passe dans les médias."» Pendant des années, le marché fonctionne à merveille. Gonzalez pousse ses coups de gueule, distribue ses coups de patte, et le dossier des disparues, après de multiples embûches, est enfin instruit à Auxerre. En 1997. Voilà pour la version «officielle». Mais, selon des