«Je n'aime pas le mot innocent. Etre innocent, c'est avoir des ailes dans le dos, moi j'en ai pas. Je ne suis pas un ange. Vous avez vu mes antécédents, je ne suis pas un saint. Mais sur ces affaires, j'ai rien à voir.» Ainsi, au quatrième jour de son procès, Guy Georges repousse de toutes ses forces le viol et le meurtre, le 10 janvier 1994, de Catherine Rocher, 28 ans, dans son box de parking, au 70 du bd Reuilly, à Paris (XIIe). Il a regardé cinq minutes, impassible, les photos du crime. Me Florence Rault l'a piqué au vif: «Que pensez-vous de celui qui a mis Cathy dans cet état?» «C'est mal. C'est un tueur. Moi, j'ai pas tué.»
Empreinte. Souvent buté et tendu, Guy Georges s'enferre dans ses mensonges. Coincé par ses explications sur ses «aveux extorqués», il n'a pas pu soutenir hier le regard du commandant Pellegrin et du capitaine Vielfort, de la Criminelle, qui ont enquêté sur le «meurtre Rocher». Pas de signalement, pas de sperme, une empreinte digitale sur la lunette arrière et un mode opératoire. «L'auteur ne devait pas en être à son coup d'essai, on a exploré une ving taine de pistes d'agresseurs sexuels», explique Christian Pellegrin, 52 ans, qui s'intéresse à Guy Georges dès septembre 1995: «Il vient d'être interpellé pour l'agression de Mélanie B., et a eu un domicile rue de Reuilly, dans le même coin. Alors, on l'a extrait de la maison d'arrêt de la Santé. On lui a montré les photos de Catherine Rocher vivante. Il affirmait avec assurance ne pas la connaître. Il