«Mais arrêtez de nous comparer aux infirmières anesthésistes, on est une profession médicale. Et on n'est pas reconnu comme telle.» Ce jeudi, à l'heure du déjeuner, Bernard Kouchner vient de passer deux heures à discuter avec les sages-femmes de la maternité de l'hôpital d'Antoine-Béclère que dirige son ami René Frydman. Elles sont en grève. Comme partout en France depuis mardi. Une grève dure, très suivie (Libération d'hier). Bernard Kouchner n'est jamais aussi à l'aise que dans ces rencontres impromptues. C'est manifeste, il adore l'hôpital et le reconnaît sans mal: «Si ces grèves m'ennuient? Nullement, ça me fait venir et traîner dans les hôpitaux, c'est chez moi», dit-il, tout sourire. Une quarantaine de sages femmes l'attendent. Il arrive, elles applaudissent. Elles sont sûres de leur grève et de leurs «justes revendications».
Etudes. L'une d'entre elles les énumère. «Reconnaissance de notre statut médical, et pour cela il faut que l'on ait une première année commune avec les étudiants en médecine.» Puis une réévaluation des salaires (au bout de dix-neuf ans de carrière elles atteignent le maximum, autour de 14 000 F), mais aussi une augmentation du nombre de sages-femmes formées. Enfin, elle réclame un changement dans la nomenclature pour les sages-femmes libérales. «C'est absurde, explique-t-elle. On fait sortir les femmes deux jours après leur accouchement. Après, c'est aux sages-femmes libérales de les suivre mais elles sont limitées par un quota pour leurs actes.»
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