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Libération

Tué en prison la veille de sa libération.

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A Bordeaux, l'homme a été assassiné par son codétenu en suivi psychiatrique.
publié le 23 mars 2001 à 0h10

Bordeaux correspondance

«Il ne méritait pas la peine de mort.» Didier Lestage se dit «à bout» depuis qu'il a appris que son père avait été assassiné par son codétenu d'un soir, dans une cellule de la maison d'arrêt de Gradignan. Condamné à dix mois de prison pour une affaire de moeurs, Michel Lestage, 52 ans, contremaître en préretraite, devait purger quelques heures de reliquat de peine pour être définitivement quitte avec la justice. Il s'est présenté jeudi 15 mars à la maison d'arrêt, il devait ressortir le lendemain. Une simple formalité. On l'a conduit au cinquième étage, on l'a placé pour la nuit avec un jeune de 24 ans. Le lendemain, à l'ouverture des portes, son corps a été retrouvé dans une mare de sang, tailladé avec des lames de rasoir, couvert de coups.

Seul dans la cellule. «Je ne supportais pas sa présence», a expliqué le codétenu au juge d'instruction qui l'a mis en examen pour homicide volontaire. Gislain Yakoro avait déjà dit qu'il voulait être seul, qu'il ne voulait personne dans sa cellule. Il avait la réputation d'un homme difficile, et changé plusieurs fois d'étage et de cellule en six mois d'incarcération. Mais la direction de la maison d'arrêt assure qu'«il était impossible de prévoir» ce qui s'est passé. «Il ne s'était pas fait connaître défavorablement, il n'avait pas fait parler de lui», affirme André Varignon, directeur adjoint de la prison. Selon lui, la décision de le mettre avec Michel Lestage a été une «affectation classique, un changement de cel