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Libération

Un air de Venise aux portes de Lyon

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Tout le long du val de Saône, routes et rez-de-chaussée sont inondés.
publié le 23 mars 2001 à 0h09

Lyon correspondance

A Lyon, les pieds sont devenus humides. «On fait comme les Shadoks, on pompe», explique tranquillement Paul Bocuse, le célèbre maître cuisinier. Il est assis dans sa barque devant son restaurant de Collonges-au-Mont-d'Or, à quelques kilomètres au nord de Lyon. Devant chez lui, il n'y a plus de parking, plus de routes visibles. Il regarde. Le fleuve vient clapoter directement sur les parois de l'établissement, et les caves inondées déversent par pompage des jets d'eau continus.

Embouteillages. Tout le long du val de Saône, au-dessus de Lyon, c'est le même paysage. Les riverains du fleuve ont les pieds, les caves et les rez-de-chaussée dans l'eau. Selon la préfecture du Rhône, la stabilisation amorcée en début de soirée jeudi devrait durer au moins ce week-end. Mais hier, toute la journée, la Saône a continué à monter, jusque dans Lyon même. En fin d'après-midi, elle dépassait même de plus de trois mètres sa cote d'alerte à l'entrée de la ville. Les IXe et IVe arrondissements ont partiellement pris l'eau aux abords du fleuve et un peu plus en amont, via des remontées d'égouts. La circulation a dû être coupée le long des quais, désormais sous le niveau de la Saône, provoquant d'énormes embouteillages.

De l'autre côté de la ville, le Rhône s'est lui aussi réveillé, montant brutalement de 50 cm dans la matinée de jeudi. Les parkings des bas ports ont été interdits aux automobiles, l'accès aux péniches est devenu quasi impossible. Entre les deux fleuves, sur la pr