La police suisse vient de lancer une vaste enquête sur une société de placements financiers, Packaline, installée à Bâle et dirigée par un homme d'affaires suisse, Günter Tschudin. Selon le procureur de Bâle-Campagne, l'une des deux divisions judiciaires de la ville, l'enquête de police a été ouverte à la fin du mois de février pour des «escroqueries» aux ramifications internationales. A ce stade de la procédure, le procureur confirme seulement que le «dossier est très volumineux» et qu'il touche «plusieurs pays», dont la France.
Habitant de Colmar. Les enquêteurs suisses mettent notamment en cause un citoyen français demeurant près de Colmar, Raymond Schmitt (45 ans), gérant de portefeuilles pour le compte de la société Packaline. Celui-ci est incarcéré depuis le 28 février à la prison de Lieftal, à vingt kilomètres de Bâle.
Trois semaines auparavant, Raymond Schmitt avait été le héros malgré lui d'une aventure dont il s'était mal remis. Il avait été kidnappé dans la banlieue parisienne le 11 janvier par un repris de justice, Emmanuel Caldier, dit «Manu», qui l'avait relâché six jours plus tard (lire Libération du 22 février). En échange de son otage, le kidnappeur avait demandé une rançon de 233 000 euros au dirigeant de la société Packaline. Emmanuel Caldier «travaillait» pour le compte d'un couple de médecins qui cherchaient à recouvrer quelques centaines de milliers de dollars confiés à cette société. Non seulement Günter Tschudin ne s'était pas exécuté, mais il avait ale