Menu
Libération

Mégot fatal au tunnel du Mont-Blanc

Article réservé aux abonnés
Un rapport met en avant la lenteur des services de sécurité.
publié le 24 mars 2001 à 0h11

Un simple mégot. Vraisemblablement un cigare, jeté d'une portière dans la rampe d'accès au tunnel du Mont-Blanc, au matin du 24 mars 1999. Une petite braise qui aurait entraîné 39 personnes vers la mort. Une hécatombe qui aurait pu être évitée, malgré l'incendie, malgré le mégot, si les feux rouges de l'édifice avaient été actionnés plus rapidement.

Telles sont les conclusions du rapport d'expertise remis la semaine dernière au juge d'instruction Franck Guesdon, chargé de l'enquête au tribunal de Bonneville (Haute-Savoie). L'hypothèse du mégot, déjà soulevée il y a plus d'un an, au début de l'enquête, est donc accréditée par cette expertise établie par huit ingénieurs, architectes et spécialistes des transports et des incendies. Leur rapport de 1 000 pages, coordonnées par René Girard, passe au crible la catastrophe minute après minute (lire ci-contre) et reproduit de façon très précise ce qui a conduit un mégot à provoquer le plus important drame qu'ait connu un tunnel français.

Vent. Un drame qui aurait démarré à 1,3 km de l'entrée du tunnel, lorsqu'un conducteur jette son cigare par la fenêtre de sa voiture. Celui-ci va alors se nicher dans la prise d'air du camion Volvo FH12 conduit par le chauffeur belge Gilbert Degrave, qui le suit de près. Cette prise, située sur le toit de la cabine du poids lourd, est reliée au filtre à air. Le mégot y est poussé par le vent qui attise la braise. Comme pour un feu de bois, celles-ci rougissent lorsqu'on souffle dessus et s'enflamment