«Ne clonez pas les humains! C'est dangereux et irresponsable»... L'appel est violent comme un «J'accuse». Il est lancé par le père du clonage, Ian Wilmut, de l'Institut Roslin d'Edimbourg, en Ecosse, créateur de la brebis Dolly, et par le généticien Rudolf Jaenisch, du Massachusetts Institute of Technology. Publié vendredi dans la revue américaine Science, il a été rendu public hier à 11 heures, heure de Washington, à dessein. C'était le moment où s'ouvraient, au Congrès, des auditions sur le clonage humain. A la différence de la plupart des Etats européens, les Etats-Unis n'interdisent pas le clonage reproductif. Or, les déclarations, en janvier dernier, du gynécologue italien Severino Antinori et de l'andrologue américain Panos Zavos, s'engageant à produire des bébés clones, ont relancé singulièrement le débat. C'est dans ce contexte que le maître de Dolly et son collègue généticien s'engagent, solennellement, dans Science, pour une mise à mort... du clonage reproductif.
Monstres. «Il y a beaucoup de raisons sociales et éthiques pour lesquelles nous ne serons jamais favorables au copiage d'une personne, écrivent-ils. Mais, dans l'immédiat, notre préoccupation est la prise en compte des problèmes rencontrés par le clonage animal [...]. Il est inefficace et il le restera probablement dans un futur prévisible.»
Et d'énumérer les nombreuses malformations décelées chez les clones, toutes espèces confondues (moutons, vaches, souris, porcs) et sans distinction d'âges (embryonnaire,