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Libération

Le collège unique embarrasse le Snes

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Au congrès de Strasbourg, les participants émettent des avis très contrastés.
publié le 30 mars 2001 à 0h15

Strasbourg

de notre correspondante

Il y a ceux qui tiennent fermement au collège unique, un même collège pour tous les élèves, de la 6e à la 3e. Et puis ceux qui, déstabilisés par l'hétérogénéité des classes, se disent qu'après tout, Jean-Luc Mélenchon, secrétaire d'Etat à l'Enseignement technique, a peut-être raison de suggérer la création de filières technologiques après la 5e pour des élèves en difficulté. Le congrès du Snes (FSU), principal syndical des enseignants du second degré, réuni depuis le début de la semaine à Strasbourg, hésite, tâtonne, doute. Les délégués ont d'abord écouté les jeunes enseignants raconter leur désarroi devant des élèves aux niveaux disparates. Selon une enquête conduite par l'organisation syndicale auprès des nouveaux venus dans le métier (1), 73 % d'entre eux jugent que «la vocation du collège à accueillir tous les élèves» est un «objectif irréaliste» (Libération du 14 mars).

«Classes poubelles». A la tribune du congrès, certains de ces jeunes enseignants sont venus raconter les crises de larmes en salle des professeurs, quand ils se sentent dépassés, les dimanches soir «où on a mal au ventre parce qu'il faut retourner en classe le lundi matin», les conseils des «anciens» pas toujours bien inspirés («Dis-donc, tu n'as pas l'air de la tenir, ta classe...»), les copains d'IUFM qui abandonnent au bout de quelques mois... Sans toujours l'avouer, ceux-là laissent entendre que si les classes étaient plus «homogènes», leur vie de prof en serait meille