Lyon de notre correspondant
Quand il présidait la région Rhône-Alpes, Charles Millon ne regardait pas à la dépense pour loger sa famille. De 1989 à 1998, son loyer a été pris en charge, comme ensuite les factures du foyer Millon et les salaires du personnel de ménage. Le tout dans une opacité soigneusement entretenue. Alerté depuis trois ans, le conseil régional n'a jamais porté plainte. Le procureur, saisi par le préfet, s'est également assoupi. Du coup, Etienne Tête, conseiller régional (vert), a décidé, avec un de ses collègues, de se constituer partie civile en temps que contribuable.
Pour cela, le tribunal administratif doit auparavant l'autoriser à se substituer au conseil régional. Saisi, le tribunal a demandé hier aux élus de donner leur avis, obligatoire avant de trancher. Ils ont répondu majoritairement non. Seul le PS soutient la démarche des Verts. «Sans état d'âme, selon Bernard Soulage, le président des écologistes, Millon donne beaucoup de leçons qu'il devrait s'appliquer, et le préjudice n'est pas négligeable.»
«Cadre supérieur». Comme ses prédécesseurs, Charles Millon disposait, en tant que président, d'une vaste villa dans le parc du conseil régional, à quelques kilomètres de Lyon. Mais, en février 1989, il fait passer une délibération l'autorisant à signer un bail pour un appartement dans le très chic quartier d'Ainay, dans le centre de Lyon, avec «un loyer mensuel de 7 500 francs», sans aucune indication sur le bénéficiaire. Une délibération ultérieure le lu