Menu
Libération

Un élu RPR poursuivi pour ses propos racistes

Article réservé aux abonnés
publié le 30 mars 2001 à 0h15

Montpellier correspondance

Jean-Claude Gaujal, ex-patron du RPR de l'Hérault, a de la chance. Le tribunal correctionnel de Montpellier, où il devait être jugé hier pour «incitation à la haine et la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une nation, une ethnie ou une race», a renvoyé l'audience au 31 mai. Motif: surcharge de l'audience.

Le 8 février 2000, au cours d'une conférence de presse, commentant la venue à Montpellier du ministre algérien des Affaires étrangères, Jean-Claude Gaujal a expliqué aux journalistes: «Si l'on ne veut pas que la violence se développe dans les écoles, il faut mettre un frein aux visas accordés aux Algériens [...]. Quel exemple voulez-vous que cela donne à nos enfants, ces personnes venues d'un pays qui ne connaît que la violence, les égorgements et les coups de couteau?»

Il a poursuivi: «Si on laisse entrer des éléments comme cela dans notre école républicaine, où allons-nous?» Et ajouté: «Seulement 5 % de l'immigration non européenne vient en France pour travailler et 95 % pour bénéficier des largesses socialistes.» Ces propos ont été repris dans l'édition du 9 février de l'Hérault du jour, quotidien local. Ils ont ému au moins deux ressortissants de la communauté algérienne. Ces deux-là décident de poursuivre en justice Jean-Claude Gaujal.

Lors de la première audience, le 14 décembre 2000, l'avocat de Gaujal avait joué la procédure en soulevant une «exception de nullité». Mais, le 12 janvier